Contexte et enjeux

Afin d’accroitre la durabilité des systèmes de culture, des alternatives à l’utilisation des pesticides de synthèse sont nécessaires. En particulier, identifier des leviers de régulation biologique des bioagresseurs (ravageurs, pathogènes-parasites , adventices) est un enjeu majeur au cœur de l’agroécologie. Parmi ces leviers, les plantes de services (PdS) sont des plantes semées (par exemple en association ou en rotation avec une culture de rente) pour fournir d’autres services que la production agricole, tels que réduire l’érosion des sols, la lixiviation des nitrates, et aussi réguler les populations de bioagresseurs…

Aujourd’hui encore, les recherches sur la régulation des bioagresseurs par les PdS sont fortement cloisonnées par type de bioagresseurs (ravageurs, pathogènes, adventices) et de systèmes de production (arboriculture, maraichage, grandes cultures). Or, relever le défi de la transition agroécologique rend nécessaire une vision intégrée des PdS inféodées à ce service de régulation. Cette vision doit prendre en compte non seulement la diversité des bioagresseurs (ravageurs, pathogènes, adventices), mais aussi les disservices potentiels générés par l’introduction de PdS dans les agroécosystèmes, ainsi que l’adoptabilité des PdS par les agriculteurs. 

L'interdisciplinarité requise pour cette approche intégrée concerne :

• Disciplines scientifiques relatives aux sciences du vivant (génétique, phytopathologie, écophysiologie, écologie, agronomie), aux statistiques (biostatistiques) et aux sciences humaines et sociales (économie).
• Bioagresseurs (ravageurs, pathogènes, adventices) généralement étudiés par des communautés scientifiques très cloisonnées. 
• Systèmes de production (arboriculture, maraichage, grandes cultures) dont les communautés scientifiques interagissent également peu, dans des contextes contrastés de production (tempéré vs. tropical).

Objectifs 

ReCREA2 prolonge les dynamiques engagées par les projets CREA et MultiServ, en visant une vision intégrée de la régulation des bioagresseurs par les PdS, la centralisation des connaissances via une base de données, et le partage de méthodes d’expérimentation. Il permet aussi de mieux comprendre les interactions entre mécanismes de régulation et les freins et leviers à l’adoption des PdS par les agriculteurs. Les objectifs propre à ce projet vise à maintenir cette dynamique collective et la renforcer :

• Finaliser le cadre conceptuel pour l’analyse des synergies et antagonismes
  Ce cadre vise à analyser les synergies-antagonismes dans la régulation par les PdS de différents types de bioagresseurs et les disservices potentiels des PdS sur les cultures de rente. Il permet d’identifier les pistes prioritaires de recherche et les compétences/approches à mobiliser.
•  Quantifier les synergies-antagonismes entre régulation des différents types de bioagresseurs, et entre services et disservices seront étudiées par trois approches
  Une approche conceptuelle a montré que les PdS agissant par des mécanismes chimiques (composés volatils, exsudats racinaires) présentent un risque accru d’antagonismes entre types de bioagresseurs et de disservices. Pour approfondir ces résultats, une étude expérimentale porte sur Tagetes patula (œillet d’Inde), plante aux propriétés répulsives et biocides, associée ici au piment (Capsicum annuum). L’expérimentation ciblera deux bioagresseurs contrastés : Myzus persicae (puceron aérien) et Meloidogyne incognita (nématode tellurique), tout en explorant une éventuelle synergie entre T. patula et les mycorhizes. Le principal disservice évalué sera la compétition avec la culture de rente
• Analyser les synergies-antagonismes entre capacité de régulation par les PdS vs. adoptabilité par les agriculteurs
  Identifier les traits des plantes de services (PdS) influençant leur adoption par les agriculteurs, et à analyser les éventuels compromis avec leur efficacité biologique. Une enquête par questionnaire (questions ouvertes et fermées) sera menée dans quatre types de systèmes (France/Guadeloupe × grandes cultures/maraîchage). L’objectif est de dégager des hypothèses solides sur les critères d’adoptabilité, en vue d’un futur projet plus large intégrant des méthodes économétriques de type choice experiment.

Unités impliquées et partenariat

Partenaires extérieurs

Contacts / coordination :