Contexte et enjeux

Afin d’accroitre la durabilité des systèmes de culture, des techniques alternatives à l’utilisation des pesticides de synthèse sont nécessaires. Les plantes de service font partie des pistes intéressantes à explorer en agroécologie. Par opposition aux cultures de rente, il s’agit de cultures semées pour fournir des services autres que la production agricole, comme la régulation des bioagresseurs (ravageurs, maladies et adventices). Les plantes de service peuvent agir via différents processus : par exemple, attirer/nourrir des insectes auxiliaires, éliciter les défenses des cultures de rente, repousser des bioagresseurs (e.g. allélopathie), limiter le développement des maladies (biofumigation), constituer une barrière physique contre les bioagresseurs, générer de la compétition vis-à-vis des adventices... Un séminaire organisé par le département SPE et Arvalis en avril 2019 a posé les jalons d’une réflexion collective autour du rôle à donner aux plantes de service pour gérer durablement les bioagresseurs. Il a permis d’identifier des manques de connaissances, des verrous techniques et des axes de travail à mettre en œuvre. Dans la continuité, cette proposition vise à fédérer une communauté scientifique interdisciplinaire sur la thématique prometteuse des plantes de service pour la gestion des bioagresseurs (ravageurs, maladies, adventices) dans différents systèmes de production (grandes cultures, maraichage, arboriculture) et de la mobiliser pour progresser sur 3 enjeux :

• Développer un cadre conceptuel partagé par la communauté scientifique sur les processus/traits des plantes de service impliqués dans la régulation des bioagresseurs. 
• Développer une base de données qui centralise les connaissances sur les espèces végétales utilisables comme plantes de service pour réguler les bioagresseurs, en fonction des processus et des traits des plantes impliquées.
• Préciser les attentes/défis auxquels les agriculteurs sont confrontés quand ils utilisent des plantes de service, en abordant à la fois des aspects techniques (ex.: choix des espèces/génotypes, date d’implantation, mode de destruction…) et socio-économiques (ex.: accès aux connaissances, au matériel végétal, coût des semences, valorisation économique…).

Ce projet vise à poser les bases nécessaires au montage à moyen terme d’un projet de plus grande envergure sur les plantes de service pour une gestion durable de la santé des cultures.

Objectifs 

• Mieux se connaître pour construire ensemble
  Premier levier, il est nécessaire de décloisonner la recherche sur les plantes de services et créer une émulation scientifique afin de partager une vision collective et transversale du rôle des plantes des services pour la santé des cultures et ainsi poser les bases d’un projet interdisciplinaire de plus grande envergure. Cet axe sera central et ponctué par des séminaires de projet et des actions spécifiques à chaque axe ci-dessous.
• Rédaction d’un article scientifique d’opinion proposant une vision intégrée des processus et traits impliqués dans la régulation des bioagresseurs par les plantes de service
  Cet axe s’appuiera sur des schémas conceptuels existants et une synthèse bibliographique pour organiser une retraite d’écriture interdisciplinaire. Ce temps dédié réunira des experts de différents bioagresseurs et systèmes de production afin de dépasser les approches mono-bioagresseur et d’identifier d’éventuels antagonismes dans leur gestion, tout en renforçant la cohésion du collectif.
• Constitution d’une base de données référençant les plantes de service et les traits/processus impliqués dans la régulation des bioagresseurs
  L’objectif est de consolider et élargir une base de données sur les effets des plantes de services (PdS) sur les bioagresseurs, afin d’identifier les lacunes de connaissances et analyser les synergies ou antagonismes potentiels. Initiée sur la stratégie « pull » vis-à-vis des insectes herbivores, la base sera étendue à d’autres types de bioagresseurs, processus de régulation et systèmes de production. Ce travail impliquera des experts, un développement informatique dédié, et un remplissage collaboratif, soutenu par un stage et des missions inter-laboratoires.
• Réalisation d’une enquête auprès d’agriculteurs et conseillers sur les défis rencontrés par l’utilisation des plantes de services
  Cet axe associe agronomes, économistes et chercheurs en sciences sociales pour mener une enquête nationale auprès d’agriculteurs et de conseillers. L’objectif est d’identifier les services attendus, les espèces utilisées et les freins à l’adoption des PdS. Un stage, appuyé par des missions inter-laboratoires, permettra de construire un questionnaire court et régionalisé, en collaboration avec des experts de différents domaines.

Unités impliquées et partenariat

Partenaires extérieurs

Contacts / coordination :